The Last Express
Développeur | Jordan Mechner |
Éditeur | Broderbund |
Distributeur | Broderbund |
Date | 30 mar 1997 |
Genre | Mystère |
Vue | Vue mixte (1ère et 3e) |
Série | |
Compatibilité | Windows 95 / Windows 98 / Windows XP / Vista / Windows 7 / Windows 8 / Windows 10 |
Plateforme(s) | Android | iPad | Mac | PC |
Gameplay | Point & Click / QTE |
Test par Makidoo
The Last Express, ou comment l’aventure en temps réel prend tout son sens.
En effet, dans ce jeu conçu et supervisé par Jordan Mechner (surtout connu pour avoir développé les 2 premiers Prince Of Persia), et distribué en 1997, le "temps réel" est bien réel (enfin presque...), et exploité comme il ne l’avait jamais été auparavant (et toujours pas depuis, à ma connaissance).
Mais avant de revenir sur ce point important, commençons d’abord par le contexte historique et géopolitique du jeu (j’en entends déjà qui commencent à ronfler !...), car l’aventure commence à Paris, à la fin du mois de juillet 1914 (ce n’est pas un hasard), à bord du légendaire "Orient-Express", qui relie Paris à Constantinople (l’actuel Istanbul). L’Europe est en pleine effervescence, depuis que l'archiduc héritier du trône d'Autriche-Hongrie, François Ferdinand, et son épouse, ont été assassinés à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine). Cet événement servira de prétexte à un ultimatum de l'Autriche-Hongrie à la Serbie, accusée d'être le commanditaire du crime, mais offrira aussi à l’Allemagne un prétexte pour déclarer la guerre à la Russie, le 1er août 1914. Le 3 août, l’Allemagne entrera en guerre avec la France et violera aussitôt la neutralité de la Belgique. Je ne m’attarderais pas plus longtemps sur ce petit rappel historique ( vous pouvez vous réveiller !), mais il faut bien comprendre que le contexte historique, sans être primordial à la bonne compréhension des évènements du jeu, est tout de même un élément important, qu’il serait dommage d’ignorer pour apprécier ce jeu comme il se doit (le crieur de journaux de la gare Vienne vous rappelle que les évènement géopolitiques s’aggravent). Des journaux, (tel "L’illustration") que vous pourrez feuilleter dans le train, attesteront des évènements qui se déroulent alors en Europe. Et les personnages que vous rencontrerez (de toutes les nationalités : allemande, autrichienne, russe, serbe...), ainsi que leurs actions, ne seront pas sans liens avec ces évènements...
Vous incarnez Robert Cath, un docteur américain, venu, pour une raison obscure, à la rescousse d’un compatriote, Tyler Whitney, et c’est que vous allez essayer d’éclaircir (vous aurez très exactement 3 jours et deux nuits).
D’emblée le système de jeu et le temps réel peuvent dérouter l’habitué du jeu d’aventure dont le schéma est préétabli et guide le joueur vers un chemin incontournable : une fois qu’une action est effectuée, et les objets adéquats trouvés, passons à l’étape suivante ! Rien de tout ça ici, vous pouvez ne rien faire dans le jeu, les personnages effectueront de toute façon leurs actions et vivront les évènements qu’ils doivent vivre (quinze personnages dont les déplacements et attitudes sont simultanées) ! C’est ce qui peut déstabiliser au départ : que faire, à quel moment et "ai-je fait le bon choix ?"...Mais pas d’inquiétude, si vous mourez, ou si vous vous faites capturer, ou pire, assassiné, le jeu vous permet de recommencer juste avant l’action entreprise, ou même de remonter dans le temps (grâce à l’horloge sur la page de démarrage, sinon les sauvegardes sont automatiques). Vous pourrez alors à loisir discuter avec les passagers du train (une petite bulle de bande dessinée apparaît dans ce cas), explorer les recoins des wagons ainsi que certains compartiments (à vous de bluffer les contrôleurs !), fumer une cigarette (si si !), lire les courriers ou journaux que vous trouverez, et collecter quelques objets (mais le réalisme est respecté, vous n’aurez qu’un nombre raisonnable d’objets sur vous, en revanche, pas d’interactions possibles entre eux). Les discussions vous éclairciront sur le profil des passagers, et notons que les dialogues sont riches et remarquablement interprétés par les acteurs (les tons et les accents sont respectés, et certains passagers parlent dans leur propre langue, heureusement sous-titrée pour une meilleure compréhension). Vous aurez aussi quelques phases d’actions à effectuer (essentiellement des bagarres, jamais insurmontables, seule une bonne maîtrise du clic gauche est nécessaire), et vous pourrez, et devrez, logiquement dormir pour vous reposer !
Le gameplay est par ailleurs des plus simples, tout se joue à la souris, et le curseur vous indique les directions possibles ou autres actions à entreprendre.
La majorité des vues sont à la première personne, excepté lors de courtes cinématiques (notamment lors des dialogues ou des combats) où vous aurez droit à une vue à la troisième personne.
comparaisonLes graphismes sont tout bonnement somptueux (là encore, on apprécie ou pas...), tous les personnages (et animaux, n’oublions pas le chien !) ont été joués par de véritables acteurs, filment respecté : les personnages, traités en aplats de couleur et surlignés d’un gros contour noir sont tout à fait dans le style Art Nouveau encore omniprésent à l’époque. Comment ne pas penser aux illustrations et affiches d’Alfons Mucha, ou encore aux personnages de la bande-dessinée "Little Nemo" de Winsor McCay ? C’est un véritable trait de génie de la part de Jordan Mechner d’avoir appliqué ce traitement aux protagonistes du jeu. C’est très beau et on s’habitue très rapidement à ce graphisme original.
En revanche, l’animation est quasiment tout le temps saccadée (de type roman photo filmé, pour vous donner une idée), seuls quelques cinématiques ou autres passages parlés sont fluides, mais le tout demeure très cohérent et de toute beauté. L’Orient Express quant à lui est remarquablement modélisé, on a vraiment le sentiment d’arpenter le train de long en large, avec tous ses éléments et accessoires. Le souci du détail réaliste a été appliqué de la même façon au son, les discussions que vous pouvez entendre derrière une porte ou de l’autre bout d’un couloir sont étouffées, et plus vous vous rapprocherez, plus vous entendrez distinctement ! La musique est peu présente, mais lorsqu’il y en a, elle est vraiment de très belle facture (digne d’un film, elle a d’ailleurs été composée par Elia Cmiral, compositeur de musique de films), le concert donné par Kronos et Anna Wolff est magistral, vous pouvez d’ailleurs l’écouter en entier si vous le souhaitez, mais gare à l’évolution du scénario (le pasage du concert est un des passages les plus durs et importants du jeu)...Celui-ci (je parle du scénario !) est d’ailleurs passionnant, on en découvre peu à peu davantage sur l’origine de votre venue, ainsi que sur les tenants et aboutissants de toute cette histoire. La fin est somptueuse, et le générique est vraiment très original puisqu’il permet de suivre l’évolution des frontières européennes jusqu’en 1994. Il n’y a pas d’énigmes à proprement parler, mais seulement des actions à entreprendre au bon moment et des éléments à trouver, toute la difficulté réside là, toujours dans ce temps réel (légèrement accéléré) que vous devez exploiter intelligemment.
The Last Express est donc un petit chef-d’œuvre dans son genre (mais je le répète, on accroche ou on accroche pas, ça a le mérite d’être radical !), graphiquement somptueux, parsemé de rebondissements et d’émotion ; un jeu résolument unique, et c’est ce qui en fait toute la richesse.
En effet, dans ce jeu conçu et supervisé par Jordan Mechner (surtout connu pour avoir développé les 2 premiers Prince Of Persia), et distribué en 1997, le "temps réel" est bien réel (enfin presque...), et exploité comme il ne l’avait jamais été auparavant (et toujours pas depuis, à ma connaissance).
Mais avant de revenir sur ce point important, commençons d’abord par le contexte historique et géopolitique du jeu (j’en entends déjà qui commencent à ronfler !...), car l’aventure commence à Paris, à la fin du mois de juillet 1914 (ce n’est pas un hasard), à bord du légendaire "Orient-Express", qui relie Paris à Constantinople (l’actuel Istanbul). L’Europe est en pleine effervescence, depuis que l'archiduc héritier du trône d'Autriche-Hongrie, François Ferdinand, et son épouse, ont été assassinés à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine). Cet événement servira de prétexte à un ultimatum de l'Autriche-Hongrie à la Serbie, accusée d'être le commanditaire du crime, mais offrira aussi à l’Allemagne un prétexte pour déclarer la guerre à la Russie, le 1er août 1914. Le 3 août, l’Allemagne entrera en guerre avec la France et violera aussitôt la neutralité de la Belgique. Je ne m’attarderais pas plus longtemps sur ce petit rappel historique ( vous pouvez vous réveiller !), mais il faut bien comprendre que le contexte historique, sans être primordial à la bonne compréhension des évènements du jeu, est tout de même un élément important, qu’il serait dommage d’ignorer pour apprécier ce jeu comme il se doit (le crieur de journaux de la gare Vienne vous rappelle que les évènement géopolitiques s’aggravent). Des journaux, (tel "L’illustration") que vous pourrez feuilleter dans le train, attesteront des évènements qui se déroulent alors en Europe. Et les personnages que vous rencontrerez (de toutes les nationalités : allemande, autrichienne, russe, serbe...), ainsi que leurs actions, ne seront pas sans liens avec ces évènements...
Vous incarnez Robert Cath, un docteur américain, venu, pour une raison obscure, à la rescousse d’un compatriote, Tyler Whitney, et c’est que vous allez essayer d’éclaircir (vous aurez très exactement 3 jours et deux nuits).
D’emblée le système de jeu et le temps réel peuvent dérouter l’habitué du jeu d’aventure dont le schéma est préétabli et guide le joueur vers un chemin incontournable : une fois qu’une action est effectuée, et les objets adéquats trouvés, passons à l’étape suivante ! Rien de tout ça ici, vous pouvez ne rien faire dans le jeu, les personnages effectueront de toute façon leurs actions et vivront les évènements qu’ils doivent vivre (quinze personnages dont les déplacements et attitudes sont simultanées) ! C’est ce qui peut déstabiliser au départ : que faire, à quel moment et "ai-je fait le bon choix ?"...Mais pas d’inquiétude, si vous mourez, ou si vous vous faites capturer, ou pire, assassiné, le jeu vous permet de recommencer juste avant l’action entreprise, ou même de remonter dans le temps (grâce à l’horloge sur la page de démarrage, sinon les sauvegardes sont automatiques). Vous pourrez alors à loisir discuter avec les passagers du train (une petite bulle de bande dessinée apparaît dans ce cas), explorer les recoins des wagons ainsi que certains compartiments (à vous de bluffer les contrôleurs !), fumer une cigarette (si si !), lire les courriers ou journaux que vous trouverez, et collecter quelques objets (mais le réalisme est respecté, vous n’aurez qu’un nombre raisonnable d’objets sur vous, en revanche, pas d’interactions possibles entre eux). Les discussions vous éclairciront sur le profil des passagers, et notons que les dialogues sont riches et remarquablement interprétés par les acteurs (les tons et les accents sont respectés, et certains passagers parlent dans leur propre langue, heureusement sous-titrée pour une meilleure compréhension). Vous aurez aussi quelques phases d’actions à effectuer (essentiellement des bagarres, jamais insurmontables, seule une bonne maîtrise du clic gauche est nécessaire), et vous pourrez, et devrez, logiquement dormir pour vous reposer !
Le gameplay est par ailleurs des plus simples, tout se joue à la souris, et le curseur vous indique les directions possibles ou autres actions à entreprendre.
La majorité des vues sont à la première personne, excepté lors de courtes cinématiques (notamment lors des dialogues ou des combats) où vous aurez droit à une vue à la troisième personne.
comparaisonLes graphismes sont tout bonnement somptueux (là encore, on apprécie ou pas...), tous les personnages (et animaux, n’oublions pas le chien !) ont été joués par de véritables acteurs, filment respecté : les personnages, traités en aplats de couleur et surlignés d’un gros contour noir sont tout à fait dans le style Art Nouveau encore omniprésent à l’époque. Comment ne pas penser aux illustrations et affiches d’Alfons Mucha, ou encore aux personnages de la bande-dessinée "Little Nemo" de Winsor McCay ? C’est un véritable trait de génie de la part de Jordan Mechner d’avoir appliqué ce traitement aux protagonistes du jeu. C’est très beau et on s’habitue très rapidement à ce graphisme original.
En revanche, l’animation est quasiment tout le temps saccadée (de type roman photo filmé, pour vous donner une idée), seuls quelques cinématiques ou autres passages parlés sont fluides, mais le tout demeure très cohérent et de toute beauté. L’Orient Express quant à lui est remarquablement modélisé, on a vraiment le sentiment d’arpenter le train de long en large, avec tous ses éléments et accessoires. Le souci du détail réaliste a été appliqué de la même façon au son, les discussions que vous pouvez entendre derrière une porte ou de l’autre bout d’un couloir sont étouffées, et plus vous vous rapprocherez, plus vous entendrez distinctement ! La musique est peu présente, mais lorsqu’il y en a, elle est vraiment de très belle facture (digne d’un film, elle a d’ailleurs été composée par Elia Cmiral, compositeur de musique de films), le concert donné par Kronos et Anna Wolff est magistral, vous pouvez d’ailleurs l’écouter en entier si vous le souhaitez, mais gare à l’évolution du scénario (le pasage du concert est un des passages les plus durs et importants du jeu)...Celui-ci (je parle du scénario !) est d’ailleurs passionnant, on en découvre peu à peu davantage sur l’origine de votre venue, ainsi que sur les tenants et aboutissants de toute cette histoire. La fin est somptueuse, et le générique est vraiment très original puisqu’il permet de suivre l’évolution des frontières européennes jusqu’en 1994. Il n’y a pas d’énigmes à proprement parler, mais seulement des actions à entreprendre au bon moment et des éléments à trouver, toute la difficulté réside là, toujours dans ce temps réel (légèrement accéléré) que vous devez exploiter intelligemment.
The Last Express est donc un petit chef-d’œuvre dans son genre (mais je le répète, on accroche ou on accroche pas, ça a le mérite d’être radical !), graphiquement somptueux, parsemé de rebondissements et d’émotion ; un jeu résolument unique, et c’est ce qui en fait toute la richesse.
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Merci à Abandonware France pour la démo
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