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Runaway 2 The Dream of the Turtle
Développeur Péndulo Studios
Éditeur Focus
Distributeur Focus
Date 17 nov 2006
Genre Mystère / Dessin animé / Humour
Vue 3e personne 2D
Série Runaway
Compatibilité Windows XP / Vista / Windows 7 / Windows 8
Plateforme(s) DS | iPad | PC | Wii
Gameplay Point & Click
Test par Makidoo
Trois ans après un premier opus "bien mais pas top", tant au niveau du scénario que du manque de charisme de ses personnages, Runaway s’offre une suite, qui, en bien des points, surpasse son prédécesseur. Toujours avec un système point & click classique, Runaway 2 : The Dream of The Turtle commence là où le premier s’était arrêté. On retrouve nos deux tourtereaux, Brian et Gina, qui s’offrent des vacances bien méritées à Hawaï, après avoir échappé à des vilains mÔssieurs de la Mafia !

Dès le départ, nos deux protagonistes vont être séparés, le pilote de leur avion, qui devait les emmener pour un périple sur l’île de Mala rend subitement l’âme, Brian pousse Gina hors de l’avion pour la sauver du crash (avec un parachute quand même !), et l’aventure peut commencer. Le début de l’histoire n’est pas sans rappeler celui de Broken Sword 3, puisque Brian se retrouve seul dans la carcasse d’un avion, et, qui plus est, en pleine jungle…

Le scénario est beaucoup plus étoffé que dans la première aventure (même s’il reste assez simple), Brian va tout faire pour retrouver Gina, il devra utiliser toutes les ruses pour se jouer de l’armée américaine, échapper à des personnes peu scrupuleuses, et rencontrer des (troisièmes) types… ! On voyage agréablement dans de nombreux lieux, et l’histoire sera alors un croisement entre Indiana Jones, James Bond, Magnum (si si, la série qui se passe à Hawaï !) Pirates des caraïbes et les X-Files… ! On alterne entre le film d’espionnage et la science fiction, tout ça sur un fond de grosse déconne (quand même). Tout comme dans le premier Runaway, Brian raconte son histoire, mais cette fois-ci il ne s’adresse pas directement au joueur, il "tchate" directement avec Sushi, tout au moins pour les 4 premiers chapitres, et c’est plutôt bien réalisé et très agréable.

Les graphismes sont tout simplement irréprochables, les décors en 2D soigneusement peaufinés, fourmillent de mille détails, c’est très riche et très beau, les différents objets interactifs (ou pas) sont intégrés à la perfection, les personnages modélisés en 3D avec un rendu 2D (ce qu’on appelle le Cell-Shading, en jargon technique, ça fait le type qui s’y connaît grave) sont également remarquablement intégrés. Les couleurs "chatoient de chatoyance", on est tout simplement immergé dans un véritable dessin animé qui se joue (remarque, pour un jeu vidéo, c’est mieux). Cet effet est renforcé par de très nombreuses (et parfois très longues) cinématiques, l’animation a été réalisée avec le plus grand soin, avec moult renfort de jolis effets de lumières et de caméra, bref, on en prend plein les yeux, et c’est tant mieux.

Les dialogues sont également très nombreux, mais ils sont souvent très drôles (sans être lourdingues comme pouvaient l’être certains dans le premier épisode). Bon, petit bémol pour certains dialogues un peu « crus », qui tombent un peu à plat dans ce jeu et cassent un peu le charme de l’ensemble. Mais certaines situations prêtent franchement à rire, je pense notamment au pillage de la tombe, à la réanimation du perroquet, ou encore au maquillage de Brian, c’est bien écrit, drôle et on se surprend à franchement se marrer (ça ne m’étais pas arrivé depuis belle lurette dans un jeu d’aventure). Il y a également de nombreuses trouvailles scénaristiques qui favorisent l’esprit loufoque et décalé du jeu, comme l’apparition de la conscience ange/démon de Brian, le personnage de "casse-bonbon", petit lémurien ayant un penchant pour la boisson, ou encore l’ensemble du chapitre 6, véritable hommage à une saga formidable, et véritable réussite.

Le doublage est également d’excellente facture, la voix de Brian (qui a changé) est impeccable, comme pour l’ensemble des protagonistes (exception faite de celle du pseudo-scientifique québécois, dont l’accent est tout simplement raté).

La musique qui accompagne l’ensemble des chapitres est très agréable (notamment celle du dernier chapitre), si l’on met de côté celle du générique, véritable bouse R’n’B, qui ne semble être là que pour donner au jeu un côté "djeuns" super fun…Mouais…

La qualité de Runaway 2 est aussi et surtout renforcée par celle de ses énigmes. Celles-ci sont tout simplement très agréables, et sont d’une difficulté assez variée, suffisamment dosées pour vous faire tourner en rond quelque temps, mais jamais insurmontables (exception faite du dernier chapitre, dans lequel certains passages sont un peu corsés). C’est là la grande réussite du jeu, avoir réussi à concevoir de énigmes à la fois complètement loufoques et finalement totalement logiques ! Quelques énigmes ne pourront se résoudre en revanche que si l’on a débloqué telle situation auparavant, et on ne peut parfois anticiper un raisonnement sans avoir débloqué telle action, ça peut parfois s’avérer frustrant mais cela reste assez rare, fort heureusement. L’inventaire sera à chaque chapitre complètement réinitialisé (c’est à dire qu’on ne pourra pas se trimballer un objet tout au long du jeu pour se rendre compte qu’il ne servira qu’à la toute fin du jeu !), son accès est juste un peu laborieux (une touche en haut de l’écran, alors qu’un simple clic-droit aurait fait l’affaire), il ne sera jamais surchargé, mais de nombreuses associations à l’intérieur de celui-ci ne seront pas superflues… ! Il est d’ailleurs très agréable de voir Brian Basco à la droite de l’inventaire, qui détaille chaque objet et qui monte lui-même les objets entre eux pour leur association. On aura bien sûr les inévitables, mais tellement agréables, déblocages par dialogues, et certaines situations nécessiteront quelques allers-retours (Notons que les allers-retours chez le colonel Kordsmeier pourront rapidement s’avérer laborieux). Brian Basco guide parfois le joueur dans ses recherches, en signifiant que telle action est plutôt bien pensée, mais qu’il manque encore quelque chose pour la mener à terme, comme le Rincevent de Discworld 2.

La durée de vie est donc plus qu’honnête, voire assez longue, chose suffisamment rare dans les jeux d’aventure actuels pour être soulignée.

Le joueur sera ravi également de relever de nombreuses références dans le jeu (ça fourmille, ça fourmille !), essentiellement cinématographiques, citons, entre autres, Reservoir Dogs, Kill Bill, Platoon, Apocalypse Now, mais aussi, bien sûr, à l’âge d’or du jeu d’aventure avec Day Of The Tentacle (tiens, mêmes initiales que Dream Of The Turtle, c’était voulu, hum, les gars de Pendulo ?… ?!), et bien évidemment Monkey Island.

Allez, on finit sur les points noirs du jeu, j’ai rencontré pas moins de 5 bugs, 4 "freeze" d’écran (c’est-à-dire plus aucun moyen de continuer l’aventure, l’écran se fige), et un retour bureau… Souhaitons qu’un patch pallie rapidement à ces problèmes plutôt gênants…Et la fin du jeu qui n’en est pas vraiment une, on reste un peu sur sa faim (sans mauvais jeu de mot).

Runaway 2 s’affirme comme étant une suite qui surpasse en tous les points son prédécesseur, de par ses qualités indéniables, graphiques, scénaristiques, humoristiques. On prend un immense plaisir à suivre les pérégrinations de Brian Basco comme on avait pu en prendre jadis avec un certain Guybrush Threepwood, c’est dire ! Un jeu d’aventure qui fera date, c’est certain, et c’est tant mieux, et probablement le jeu d’aventure de 2006, pas moins.

Ce test de Makidoo provient du Sanctuaire de l'Aventure, qui a fermé ses portes en septembre 2009