Il faut sans doute connaître la BD d'Enki Bilal pour apprécier pleinement ce titre, et encore. Ce n'était en tout cas pas mon cas. Dommage, car l'univers SF déprimant a l'air très intéressant. Mais on démarre dans le jeu sans aucune explication, et les quelques infos de background trouvées ici et là (sur des journaux ou des bouts de papier) ne sont pas suffisants pour s'imprégner vraiment de l'ambiance.

Rapidement, j'ai vite été perdu : un extra-terrestre dieu égyptien qui débarque ? ok... Une méduse géante accrochée sur un building ? d'accord... Et un androïde méchant. WTF. Pire que la fin de Fahrenheit.

Les puzzles sont plutôt ardus et bien fichus. Par contre, je trouve dommage que certaines scènes se déroulent en temps limité (sous peine de mort). Heureusement, la mort fait revenir l'instant précédant celle-ci. Mais je n'aime pas le stress dans un jeu d'aventure, ça gâche mon plaisir.

Mais ce qui vient enfoncer le clou, c'est la durée de vie plus que ridicule.

Nul besoin de connaître les travaux de Enki Bilal pour savourer pleinement l'univers, les personnages et la logique de Nikopol. Il faut en revanche s'armer de patience, d'analyse et d'humilité, car l'échec (et la mort qui lui est associée) est extrêmement fréquent. En effet, cette aventure ô combien superbe par ses graphismes( et le monde fantastique qui y est dépeint) est hélas sanctionnée par de nombreux moments chronométrés où le moindre clic en trop ou manquant fait inexorablement perdre la partie.

En revanche, toute les fois où le joueur est confronté à l'échec cuisant de la mort, l'aventure reprend exactement au moment et à l'endroit du mauvais choix ou de la mauvaise action. Il faut donc parfois accepter de périr une bonne dizaine de fois (minimum) avant de comprendre quoi faire, et comment le faire. Ce procédé a fait fuir bien de amateurs de jeux d'aventure qui n'apprécient pas voir leur avatar mourir ... Mais pour ceux et celles qui ont insisté, Nikipol leur a réservé des heures de jeu parmi les meilleures de ces dernières années. Guère étonnant qu'il ait gagné le trophée du meilleur jeu d'aventure 2008 sur PA.

Les graphismes sont très bon, seulement le jeu est rapidement injouable. Les sauvegardes ne sauvent rien du tout, on est obligé de refaire le niveau dès le début si on est pas arrivé à le terminer. Pour ma part, je me fait bouffer par le monstre dans l'appartement vu que je n'ai que 15 secondes maxi pour faire toutes les manipulations qui me permettraient de m'en sortir. Décourageant. C'est plus un jeu d'arcade qu'un jeu d'aventure. Je regrette de l'avoir acheté.

''Nikopol : La Foire aux immortels'' est une expérience vidéoludique qui mérite d'être vécue. L'ambiance se révèle en effet très intéressante, très particulière, avec de beaux graphismes qui nous plongent dans un Paris futuriste relativement inquiétant, et une jolie musique éléctronique qui parachève l'aspect SF du jeu, lequel n'est pas sans rappeler parfois l'immense ''Deus Ex''.

Seul bémol au tableau : la durée de vie presque ridicule, que ne renforcent nullement des énigmes globalement faciles. Mais ''Nikopol'' n'est pas à aborder comme un jeu vidéo classique, plutôt comme une sorte de BD interactive. Et dans la mesure où il s'agit d'une adaptation d'un best-seller d'Enki Bilal, l'hommage est finalement parfait.

Un jeu innovant dans son univers puisqu’il se passe dans un Paris futuriste. Ainsi, vous serez surpris de voir à quoi ressemble le quartier Montparnasse ainsi que plusieurs autres décors de ce Paris de Nikopol.
Le jeu démarre super bien avec des énigmes sympathiques mais plus on avance et plus on se rend compte qu’il est ultra linéaire. Pas le choix que de suivre le chemin où le jeu veut nous emmener. Techniquement très beau, il utilise le même moteur graphique que celui de Myst 3 - Exile.
Au final, ça reste un jeu très moyen à faire une fois avec un scénario assez fade.