L'art graphique, étrangement, ne m'a jamais vraiment ému. Certains ouvrages me touchent, certes, mais ils sont tellement rare que j'ai fini par penser qu'il s'agissait pour moi d'un art d'ordre purement esthétique, mais bien peu véhiculeur d'émotions fortes. Probablement du fait que l'oeuvre soit immédiatement, en un coup d'oeil, présentée sans qu'il n'y ait d'effet temporel (j'aime le déroulement temporel avec préparation psychologique, le dénouement avec de bouleversantes variations, et une conclusion qui laisse ce "je-ne-sais-quoi" qui grave la mémoire).
Un tableau (ou une photographie), je ne sais jamais par quel bout le prendre, et le voir en une fois me gâche l'émergence des émotions comme si le début d'un roman se superposait à la fin lors de sa lecture, ou que l'on ait le nom du mertrier d'un film dés le commencement, tout en sachant que le reste du film sera de découvrir qui est le coupable ...
Comme chacun le sait, les préparatifs et préliminaires sont catalyseurs de sensations et sentiments plus forts : je pense réellement que le déploiement d'une oeuvre nécessite un déroulement dans le temps. Sans ce dernier, l'ouvre est acquise d'un bloc, et perd en profondeur. Il est ainsi possible en un après-midi de visiter deux-trois musées remplis de peintures/sculptures/photographies de toute sorte, ce que font bon nombre de touristes, et cela représente bien l'idée que l'Art pictural, sans préparation, nécessite le nombre au détriment de la préparation temporelle.
Il aurait fallu que l'amateur d'Art s'arrête une heure sur un tableau pour en savourer toutes les subtilités, et le musée, finalement, finit par détruire le peu de singularité des oeuvres picturales en les parquant au même endroit. N'a-t-on pas dit :"Le musée est le cimetière de l'Art" ? Je partage assez bien cette idée, personnellement. Une pièce par tableau aurait du être le minimum, afin d'être sûr que le visiteur prenne le temps d'admirer l'ouvrage. Mais là-aussi, je suis sûr que ce visiteur traverserait les pièces du musée plus rapidement pour satisfaire les besoins de cet "art pictural boulimisant".
Bref, sans aucunement remettre en cause la qualité et richesse de cet Art, je ne puis en aucune façon, suite à l'essence-même de cet Art et la façon que l'on a de le présenter au public, ressentir les émotions que je ressens en écoutant de la musique, en regardant un film, en lisant un livre, ... bref, en savourant une oeuvre étudiée pour éclore peu à peu devant moi, et en prenant le temps de le faire pour déguster chaque instant.
Malgré tout, je vous présente ici des ouvrages des trois seuls artistes visuels à avoir suscité chez moi une admiration sans nom, que ce soit pour leur esthétique, leur touche si particulière, leur atmosphère, ... bref, pour leur Art qui, étrangement, arrête mon regard plus longuement que tous les autres ouvrages picturaux que j'ai eu l'occasion de voir.
1) Le délirant "Salvator Dali" :
2) Le merveilleux "Caspar David Friedrich"
3) Le brumeux "Joseph Mallord William Turner"
Voilou ! ^_^ En espérant que personne ne m'en voudra pour ma perception personnelle de l'Art pictural.