Au-delà de la convention ludique, l’importance et l’intérêt d’un jeu
se trouvent dans les interrogations qu’il suscite. A ce titre, The
Moment of Silence qui dénonce une atteinte à la liberté d’expression,
l’un des droits fondamentaux de l’espèce humaine, est et demeurera une
référence.
Dans The Moment of Silence, la société dans laquelle vit
Peter Wright traverse une mauvaise période. Les individus à l’exception
de quelques initiés en ont à peine conscience. La réussite individuelle
a des côtés aveuglants.
La violente arrestation de son voisin de palier va être pour Peter le
déclencheur d’une remise en question. Dans une société où les médias sont
tout puissants, l’individu n’a pas plus de rôle à tenir qu’une fourmi
au milieu de sa fourmilière. Chacun de ses mouvements est enregistré,
chacune de ses communications est enregistrée, chacun de ses contacts
est fiché.
Le jour où par accident, l’individu cherche à pénétrer les rouages de
la machinerie, celle-ci l’écrase comme une mouche : le mythe d’Icare
se réécrit dans sa version moderne.
L’homme a toujours eu tendance à vouloir jouer les apprentis sorciers.
Sa soif de connaissance et sa volonté de pouvoir le conduisent à créer
des machines qui finissent par échapper à son contrôle. C’est le sujet
traité par The Moment of Silence : le laboratoire d’Emerson
crée un ordinateur doué d’une intelligence artificielle supérieure à celle
de l’homme. La science-fiction s’est depuis quelques décennies emparée
de ce thème : les romans d’Asimov ou de Dick avaient déjà traité
le thème d’une société dirigée par des robots, Orwell et son 1984
ont déjà envisagé l’inquiétant aspect d’une société totalement transparente
dans laquelle la liberté individuelle n’a plus d’existence. Qu’apporte
alors The Moment of Silence dans une telle réflexion ?
Je dirai sa modernité : nous sommes dans une société verrouillée :
les caméras se multiplient dans les magasins, dans les rues, sur les routes ;
les écoutes téléphoniques sont possibles et n’importe qui entrant en contact
avec Internet risque de perdre cette part d’intimité à laquelle il est
en droit de prétendre.
Le système de plus en plus devient dépendant de réseaux informatiques :
les centres de collecte d’énergie ou de distributions (acheminement du
courrier, distribution de l’eau, de l’électricité ou du gaz), les moyens
de communications (chemin de fer, aviation, réseau routier), les centres
de gestion (impôts, banques …) sont maintenant tous informatisés. L’unicité
d’un tel système présente plus que des risques : monsieur Tout le
Monde est déjà sous surveillance : Echelon 2 n’est qu’une fiction
quant à Echelon … mais vous vivez déjà avec !
Dans The Moment of Silence, l’équipe dirigée par Emerson
a travaillé sur un projet dont le nom de code est Echelon 2. L’avion qui
transportait le scientifique s’est abîmé en mer. Wright doit découvrir
ce que cache la désignation Echelon 2.
Echelon 2 n’est que le prolongement fictif d’un projet réel baptisé
Echelon. La fiction s’est simplement inspirée d’une réalité.
Echelon : l’histoire d’une dérive.
Comme souvent, des idées a priori défendables concrétisées dans un contexte
existant mais pérennisées au fil d’une réalité historique qui nécessairement
évolue deviennent forcément pernicieuses si coûte que coûte on s’y cramponne.
Quoi de plus logique que les USA et la Grande-Bretagne entretiennent des
relations privilégiées surtout si l’on se situe dans le contexte de la
Seconde Guerre Mondiale.
Un front virulent est mis en place pour faire face aux forces de l’Axe
germano-soviétique. Un pacte dénommé UKUSA est discrètement conclu entre
les deux puissances. Des infrastructures sont communautairement installées
pour faciliter le travail des services secrets, essentiellement spécialisées
dans l’interception et le décryptage des communications militaires et
diplomatiques. On ne gagne pas une guerre en ignorant tout de l’ennemi.
A peine est-on sorti de ce conflit que la Guerre Froide débute. L’ennemi
n’est plus tout à fait le même, il s’est déporté vers l’Est et le nazisme
vaincu, le nouveau péril s’appelle communisme. De nombreuses agences de
renseignements ont fermé boutique avec la fin du conflit. D’autres émergent
ou se convertissent dès 1948.
C’est le cas pour la NSA américaine (National Security Agency), fondée
en 1951 (?) qui s’associe au GCHQ britannique (Government Communications
Head Quarters) auxquels viendront bientôt se joindre le CSE canadien (Communications
Security Establishment), le DSD australien (Defense Security Directorate)
et le GCSB néo-zélandais (General Communications Security Bureau) pour
élaborer en commun un système global d’espionnage destiné à intercepter
toutes les communications militaires et diplomatiques en provenance
du bloc de l’Est : nom de code Echelon.
Lorsque s’achève la Guerre Froide, de nombreuses agences qui s’agitaient
discrètement dans l’ombre du rideau de fer perdent leur raison d’être
et s’effritent en même temps que l’Union Soviétique se désintègre. Cependant
quelques unes d’entre elles, parmi lesquelles la NSA trouvent à la fin
de la Guerre Froide, un tremplin pour se relancer : l'Agence de Sécurité
Nationale (NSA) ne cesse pas ses activités : elle les réoriente.
Cette discrète organisation gouvernementale américaine poursuit son développement
exponentiel tant pour ce qui concerne son budget et la main d’œuvre qu’elle
sollicite que pour ce qui est de ses capacités d’espionnage.
Les cinq membres signataires de l’UKUSA se partagent le Monde :
les équipements de la NSA aux USA couvrent les signaux de communications
des deux continents américains ; le GCHQ en Grande-Bretagne est chargé
de l'Europe, de l'Afrique et de la Russie à l'ouest de l’Oural ; le DSD
en Australie participe aux recherches du SIGINT en Asie du sud-est, dans
le sud-ouest du Pacifique et dans la région orientales de l'Océan indien
; le GSCB en Nouvelle-Zélande est responsable du Sud Pacifique, et le
CSE canadien a la main mise sur l’interception des communications additionnelles
pour la Russie du nord, les Etats d’Europe du nord et l’Amérique du nord.
Très peu de signaux échappent à l’emprise électronique de la communauté
UKUSA.
« Les techniques de surveillance peuvent être définies comme des dispositifs
ou des systèmes capables de surveiller, de suivre et d'évaluer les mouvements
des personnes, de leurs biens ou autres avoirs. Ces techniques sont essentiellement
utilisées pour suivre les activités de dissidents, de militants des droits
de l'homme, de journalistes, de responsables étudiants,
de minorités, de responsables syndicaux et d'opposants politiques. Il
s'est développé une très vaste gamme de techniques de surveillance, en
passant par les lunettes pour vision nocturne, les microphones paraboliques
permettant de détecter des conversations à plus d'un kilomètre de distance,
les versions laser, capables de surprendre n'importe quelle conversation
derrière une fenêtre fermée dans la ligne de mire, la caméra stroboscopique
danoise Jai, capable de prendre des centaines de photographies en quelques
secondes et de photographier individuellement tous les participants d'une
manifestation ou d'un défilé et les systèmes de reconnaissance automatique
de véhicules capables de suivre des automobiles à travers les rues d'une
ville via un système informatique géographique fonctionnant à base de
cartes.
De nouvelles technologies, conçues à l'origine pour la défense et les renseignements,
se sont, après la guerre, rapidement étendues dans les services chargés
du maintien de l'ordre et le secteur privé. Il s'agit d'un des domaines
du progrès technique dans lequel des réglementations d'un autre âge sont
dépassées par un tableau d'infractions en constante augmentation..."
[De
href="mailto:marie-jo.paulet@wanadoo.fr">marie-jo.paulet@wanadoo.fr
sur la liste OGM Danger : Étude intérimaire STOA · Résumé
analytique · Septembre 1998 ; PE 166.499/Int.St./Exec.Sum./fr]
La dérive s’est poursuivie en même temps que s’est affinée la technologie
: à côtés des stations terrestres et des navires capteurs qui sillonnent
les mers du globe, les grandes oreilles vont également se tourner vers
l’espace où se multiplient les satellites. Intelsat, dont les vingt satellites
occupent une orbite géostationnaire au-dessus de l’Equateur, et Inmarsat,
transmettent la grande majorité des communications téléphoniques et des
fax à l’intérieur des états et d’un continent à l’autre. Ces satellites
principalement destinés au trafic civil, transmettent également des communications
diplomatiques et gouvernementales. Mais surtout les multinationales et
la concurrence ont pris des proportions planétaires : à côté de la
lutte contre les cellules terroristes, la guerre va se transplanter dans
le secteur économique et la NSA saura s’y adapter. Elle a trouvé un nouveau
vecteur : l’espionnage commercial et industriel.
Afin de lutter contre le terrorisme la NSA dispose de nombreux moyens d'interception
des communications.
Les systèmes d'écoute de Menwith sont sûrement les plus connus ...
Elle dispose de plusieurs dizaines de stations d'écoute des communications téléphoniques
en Angleterre, Nouvelle Zélande, Japon, Australie, ...
Elle dispose aussi des satellites (Mercury, Mentor, Trompet) qui "filtrent"
toutes les communications radioélectriques (radio, télévision, mais aussi
stations relais des téléphones mobiles, micro-ondes, ...).
Quand les câbles n'étaient encore qu'analogiques, la NSA aurait eu un robot
sous-marin à - 5000 m qui posait des bretelles sur les lignes sous-marines,
et qui reémettait vers une station au sol, en Grande Bretagne.
Les fibres optiques seraient actuellement espionnées grâce à un procédé tenu
secret.
Enfin on peut soupçonner une collaboration étroite avec les compagnies de téléphone.
Durant les années 1950/60, la NSA - dont personne ne soupçonnait alors
l'existence - avait demandé aux compagnies de télégraphie de l'époque
de lui remettre une copie de chaque communication qui entrait ou sortait
des Etats Unis.
Le nouveau réseau mondial de téléphonie mobile, Iridium, doit être d'ores et
déjà sous contrôle de la NSA ...
Les écoutes sont effectuées sur certains "points sensibles" (ambassades,
ministères). Mais ils disposent aussi de systèmes de reconnaissance vocale.
Ainsi de puissants ordinateurs CRAY construits "sur mesure"
permettent de reconnaître des mots clefs et/ou des voix dans certaines
conversations.
Après traitement, et sélection, seules 10.000 à 15.000 communications seront
vraiment exploitées chaque jour.
Leurs satellites espions leur permettent de détecter les émissions infrarouges
et ainsi repérer les usines de production d'armes bactériologiques, chimiques,
les stocks d'armes lourdes ...
Seul problème : tout cela ne leur sert que comme information. Pour l'intervention
il faut ensuite mobiliser des troupes, ce qui n'est pas du ressort de
cet organisme.
Cette surveillance a pris deux directions : celle de l’Etat sur
l’individu, celle des Etats ennemis sur les Etats alliés et pourquoi pas
une auto surveillance de l’Etat originaire, celle des résidents des Etats-Unis
eux-mêmes.
« Le défunt sénateur Frank Church mit en garde sur le fait que la
technologie et les possibilités intégrées dans le système Échelon représentaient
une menace directe pour les libertés des américains. Laissé sans contrôle,
ÉCHELON pourrait être utilisé par l'élite politique ou par les agences
d'espionnage elles-mêmes comme un outil permettant de subvertir les protections
civiles de la Constitution et de détruire le gouvernement élu des Etats-Unis. »
« … à côté du fait de diriger leurs oreilles vers des groupes terroristes
ou des états bandits,
ECHELON est également utilisé pour répondre à des objectifs bien éloignés
de sa mission originale. On découvre régulièrement que des civils américains
sont surveillés pour des raisons d'affiliation politique "impopulaire"
ou sans aucune raison valable, en violation des premier, quatrième et
cinquième Amendements de la Constitution – et sont uniformément déboutés
par des arguments légaux et des réclamations très élaborées et très complexes
avancés par les Agences de Renseignements et par le gouvernement américain.
Les gardiens et les garants de nos libertés, nos représentants politiques
dûment élus, sont très parcimonieux dans l’attention qu’ils portent à
ces activités, et encore plus sur les abus qui se produisent sous leurs
yeux. » (S.Poole)
Le Verbe est sous contrôle. Prochaine étape ? Un pouvoir exécutif
qui mette en place des forces chargées de ramener à la raison les dissidents
de la pensée officielle. Une fiction ?
Conclusion
Sommes-nous si loin de The Moment of Silence ?
Un article de Polygonweb [http://polygonweb.online.fr/art.htm] cite
Glen Dahlgren, game designer de Wheel of Time (PC, 99) :
"Personnellement, je ne crois pas que beaucoup de game designers
s'inquiètent de faire passer un message, mais j'en ai connu qui le font,
et je pense qu'aucune histoire ne vaut la peine d'être racontée si elle
n'a rien à dire". Le même article renvoie à quelques jeux
[qui] ont clairement une morale tacite, généralement banale,
mais ayant au moins le mérite d'exister. Metal Gear Solid
(PS, 98) comporte un sous texte pacifiste, le scénario d'Oddworld
(PS et PC, 97) fait penser à des génocides historiques, Final Fantasy
7 (PS et PC, 97) est porteur d'une philosophie manifestement écologique,
The Nomad Soul (PC et DC, 1999 et 2000) est une dénonciation feutrée
des régimes totalitaires... Le problème de ces quatre jeux provient
du fait que leur morale s’exprime sans tenir compte des spécificités des
jeux vidéo. Impuissant, le joueur doit accepter le message qu'on lui assène.
Cette manière de faire passer un message dans un jeu n'est pas très
intéressante, car elle n'est en rien interactive. La meilleure approche,
c'est d'essayer de trouver, dans les propriétés des jeux vidéo, le moyen
de faire passer un message.
Le jeu d’aventure échappe à cet écueil : après ce retour à la nature
que Benoît Sokal illustre avec délicatesse dans L’Amerzone
ou dans Syberia 1 & 2, les concepteurs de The
Moment of Silence doivent être très sincèrement remerciés pour
avoir contribué à nous ouvrir les yeux sur une réalité qui nous dévore
et je n’hésiterai pas à mettre ce témoignage ludique sur un même pied
que Z de Costa-Gavras ou Guernica de Picasso.
Tout ce qui contribue à préserver la liberté humaine et à dénoncer les
abus de pouvoir mérite notre attention et notre soutien et si l’on doit
passer par les jeux vidéo pour atteindre cet objectif, faisons-le sans
hésiter.
Reardon, décembre 2004
L’ensemble de mes articles est à la disposition de tous. Si cependant,
vous souhaitez vous en inspirer pour étayer vos propres recherches, soyez
assez aimables de m’en informer.
Les liens relatant les activités de la NSA pour la première fois
dénoncées en 1997, soit plus de 40 ans après le début de ses activités,
sont nombreux.
Je vous en livre quelques-uns :
Sites officiels
La NSA :
href="http://www2.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB23/" target="_blank">http://www2.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB23/
border=0 width=27 height=14
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
http://nsa.gov/
width=27 height=14
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
Le GCHQ
href="http://www.gchq.gov.uk/about/history.html" target="_blank">http://www.gchq.gov.uk/about/history.html
UKUSA
href="http://www.tscm.com/cseukusa.html" target="_blank">http://www.tscm.com/cseukusa.html
Articles de fond
http://fly.hiwaay.net/~pspoole/echelon.html
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
http://terresacree.org/echelon.htm
src="../articles/liberte/image002.gif"
alt="en francais">
http://www.mygale.org/06/alsb/espionnage/UnSystemeDeSurveillanceMondial.html
href="http://www.strategic-road.com/dossiers/echelon.htm" target="_blank">http://www.strategic-road.com/dossiers/echelon.htm
border=0 width=23 height=15
src="../articles/liberte/image002.gif"
alt="en francais">
http://www.presearch.com
http://www.yanickd.com/ancien/cons0200.html
Réactions politiques
Parlement européen
Steve Wright, http://jya.com/stoa-atpc.htm,
European Parliament: Scientific and Technologies Options Assessment, Luxembourg,
January 6, 1998.
border=0 width=27 height=14
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
Le patronyme de la référence et celui du héros de The Moment
of Silence sont identiques : coïncidence ?
href="http://www.europarl.eu.int/dg4/stoa/en/publi/publi.htm" target="_blank">http://www.europarl.eu.int/dg4/stoa/en/publi/publi.htm
http://www.europarl.eu.int/stoa/puibli/pdf/98-14-01-1_fr.pdf
(1998)
src="../articles/liberte/image002.gif"
alt="en francais">
http://
href="http://www.europarl.eu.int/stoa/publi/pdf/98-14-01-2_en.pdf" target="_blank">www.europarl.eu.int/stoa/publi/pdf/98-14-01-2_en.pdf
(2000)
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
http://
href="http://www.europarl.eu.int/stoa/publi/pdf/98-14-01-3_en.pdf" target="_blank">www.europarl.eu.int/stoa/publi/pdf/98-14-01-3_en.pdf
(2000)
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
http://
href="http://www.europarl.eu.int/stoa/publi/pdf/98-14-01-4_en.pdf" target="_blank">www.europarl.eu.int/stoa/publi/pdf/98-14-01-4_en.pdf
(2000)
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
http://
href="http://www.europarl.eu.int/stoa/publi/pdf/98-14-01-5_en.pdf" target="_blank">www.europarl.eu.int/stoa/publi/pdf/98-14-01-5_en.pdf
(2000)
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
http://
href="http://www.europarl.eu.int/stoa/omk/" target="_blank">www.europarl.eu.int/stoa/omk/
(2001)
width=27 height=14
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
Assemblée nationale
href="http://www.assemblee-nationale.fr/rap-info/i2623.asp" target="_blank">http://www.assemblee-nationale.fr/rap-info/i2623.asp
(2000)
src="../articles/liberte/image002.gif"
alt="en francais">
http://caselaw.lp.findlaw.com/scripts/getcase.pl?court=US&vol=407&invol=297
http://caselaw.lp.findlaw.com/scripts/getcase.pl?court=US&vol=444&invol=348
Presse et associations
href="http://www.cite-sciences.fr/webmag/mai/webmagazine/reperes/pages/repe05.htm" target="_blank">http://www.cite-sciences.fr/webmag/mai/webmagazine/reperes/pages/repe05.htm
src="../articles/liberte/image002.gif"
alt="en francais">
http://
href="http://www.bigbrotherawards.de" target="_blank">www.bigbrotherawards.de.
http://anonymizer.secuser.com
http://lambda.eu.org/6xx/missionechelon.html
href="http://www.reseauvoltaire.net/article66.html" target="_blank">http://www.reseauvoltaire.net/article66.html
http://www.covertaction.org/
border=0 width=27 height=14
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
href="http://cryptome.org/stoa-atpc.htm" target="_blank">http://cryptome.org/stoa-atpc.htm
border=0 width=27 height=14
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
http://www.gn.apc.org/duncan/
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais"> et
href="http://jya.com/echelon.dc.htm" target="_blank">http://jya.com/echelon.dc.htm
border=0 width=27 height=14
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
target="_blank">http://www.aclu.org/echelonwatch.
border=0 width=27 height=14
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
http://www.fas.org/irp/program/process/echelon.htm
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
href="http://securinet.free.fr/progechelon.html" target="_blank">http://securinet.free.fr/progechelon.html
href="http://www.statewatch.org/" target="_blank">http://www.statewatch.org/
border=0 width=27 height=14
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
href="http://www.heise.de/tp/" target="_blank">http://www.heise.de/tp/
border=0 width=23 height=15
src="../articles/liberte/image003.gif"
alt="en allemand">
href="http://www.monde-diplomatique.fr/dossiers/echelon/" target="_blank">http://www.monde-diplomatique.fr/dossiers/echelon/
border=0 width=23 height=15
src="../articles/liberte/image002.gif"
alt="en francais">
href="http://www.rfi.fr/Kiosque/Mfi/Guerre/" target="_blank">http://www.rfi.fr/Kiosque/Mfi/Guerre/
border=0 width=23 height=15
src="../articles/liberte/image002.gif"
alt="en francais">
Satellites espions et espionnage
http://www.eet.com/news/97/951news/space.html
(1997)
http://msnbc.msn.com/id/3077885/
(1998)
http://www.motherjones.com/news/feature/1994/05/dreyfuss.html
http://www.euronet.nl/~rembert/echelon/jap2109.htm
http://www.insightmag.com/investiga/apecindex.html
http://www.intelsat.com/cmc/connect/globlmap.htm
src="../articles/liberte/image001.gif"
alt="en anglais">
|