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Runaway 3 A Twist of Fate
Développeur Péndulo Studios
Éditeur Focus
Distributeur Focus
Date 26 nov 2009
Genre Mystère / Humour / Dessin animé
Vue 3e personne 2D
Série Runaway
Compatibilité Windows XP / Vista / Windows 7 / Windows 8
Plateforme(s) DS | iPad | PC
Gameplay Point & Click
Test par Heimdall
Sorti en 2003, Runaway a Road Aventure préfigurait le retour des Point & Click avec de beaux décors dessinés à la main, des personnages farfelus et des énigmes à base de combinaisons d’objets improbables. Le succès qu’il remporta appelant une suite, A Dream of the Turtle sortit en 2006. Les réactions furent fut plus mitigées cette fois-ci. Si la réalisation, l’humour et les énigmes étaient toujours au rendez-vous, le fait que l’aventure se termine par un simple « À suivre au prochain épisode » ne fut pas du goût de tout le monde.
Il fallut s’armer de patience encore trois ans pour pouvoir enfin jouer à cette suite et connaître le fin mot de l’histoire. L’attente en valait-elle la peine ? C’est ce que vous saurez en lisant ce test.


Bien que les développeurs aient annoncés à plusieurs reprises qu’il n’était pas nécessaire d’avoir joué au précédent épisode pour comprendre l’intrigue de ce nouvel opus, il faut quand même reconnaître que sans cela, vous risquez d’avoir bien du mal à vous y retrouver au début. Un résumé de A Dream of the Turtle est présent, mais seulement après avoir fait plus de la moitié du jeu, ce qui est assez bête, je trouve. Un résumé lisible directement depuis le menu du jeu aurait été bien plus pertinent ?– c’était d’ailleurs l’option retenue pour l’épisode précédent, mais passons.

Pour vous rafraîchir les idées, rappelez-vous simplement qu’à la fin de Runaway 2, Brian venait de mettre la main sur de la trantonite et que Gina était toujours au fond du lac de Mala Island. A suivre…

Si l’ambiance de Runaway 2 faisait penser à un James Bond tendance SF, ce troisième épisode est plus proche d’un thriller.
Tout débute par un procès. Brian Basco est inculpé de l’assassinat du colonel Kordsmeier, mais il n’a aucun souvenir des faits et ne peut se défendre contre l’odieuse accusation. Il finira enfermé à l’hôpital psychiatrique Happy Dale afin qu’un médecin puisse déterminer si son amnésie est réelle ou simulée. Quelques temps plus tard, Gina reçoit un appel de l’hôpital. Un accident tragique vient d’arriver : Brian Basco est mort !
Toutefois, juste après l’enterrement, elle reçoit un message sur son téléphone portable en provenance directe du cercueil de Brian : « Sors-moi de la tombe. Ne dis rien à personne. Sois prudente, assassins à la sortie. Batterie faible. Fais vite ! Banane !!! ».

C’est donc par un intro très sombre et assez triste que démarre cet épisode, mais que l’on se rassure tout de suite, l’humour n’a pas disparu, en témoigne ce « banane » glissé en fin de texto dont je vous laisse découvrir la raison.
L’histoire est parsemée de flash-back. Les uns racontant ce qu’il s’est déroulé entre l’internement de Brian à l’hôpital Happy Dale et son évasion spectaculaire, les autres nous narrant ?– enfin ! ?– la conclusion de l’épisode précédent. Sans spoiler, je vous dirais simplement que je l’ai trouvé décevante et qu’elle ne méritait vraiment pas autant d’attente. Heureusement, le scénario de cet épisode 3 est nettement plus stimulant.

Grande nouveauté, il sera enfin possible d’incarner Gina (et même une troisième personne dont je vous laisse l’entière surprise). Nos deux héros croiseront une foule de personnages secondaires hauts en couleurs, telle qu’une medium parapsychique, un SDF scénariste « pouled’orisé », un aide-soignant fan d’Elvis, sans oublier les pensionnaires de Happy Dale… Ce ne sont que quelques exemples de la faune farfelue qui peuple Runaway 3.

Le mélange entre une intrigue plutôt sombre et des personnages décalés, voire burlesques, prend à merveille. Il en résulte une atmosphère joyeusement barrée, dans la lignée des épisodes précédents. Les gags font mouches et les références foisonnent. Les développeurs démontrent par ailleurs qu’ils ne manquent pas d’autodérision, en témoigne la critique acerbe de la fin de Runaway 2 hurlée par l’un des patients de l’asile.

Les habitués de la série ne seront pas dépaysés par l’interface qui est restée sensiblement la même depuis le début de la série. Le bouton droit de la souris permet d’alterner entre l’icône voir et une icône d’action différente selon l’objet pointé. Les développeurs se sont amusés à cacher quelques gags parmi les verbes d’action. Vous pourrez, par exemple, tenter d’accéder directement à la fin du jeu en cliquant sur un radiateur. Essayez pour voir…
Faire glisser la souris vers le haut de l’écran révèle différents menus. Outre l’inventaire et les options, déjà connus, quelques nouveautés s’y sont glissées.

Le petit carnet est un rappel de la progression du joueur. Il est bien pratique de le consulter quand on reprend la partie pour se rappeler où on en est. Mais attention, ne faites pas défiler les pages car le nom de tous les chapitres, ainsi que le portrait du personnage que l’on incarne, s’y trouvent et sont de nature à vous spoiler la suite du scénario.

L’œil fait apparaître les zones interactives de l’écran. C’est une fonction désormais habituelles des productions récentes qui facilite énormément le jeu, mais qui évite aussi une des plaies du genre : le pixel-hunting, ou chasse au pixel, qui consiste à balayer consciencieusement l’écran avec la souris pour dénicher des objets à peine visibles. Mais comme les zones interactives n’ont rien d’invisible dans ce jeu, je vous recommanderais de n’utiliser cette option que si vous commencez à tourner en rond, au risque de voir la durée de vie du jeu fondre comme neige au soleil.

Si vous vous trouvez malgré tout dans une impasse, une aide intégrée vous donnera un indice quant à la prochaine action à effectuer. Cette aide est très amusante à consulter car c’est un personnage des précédents Runaway qui vous répondra comme si vous appeliez une hotline. A essayer au moins une fois pour le plaisir, mais à ne pas abuser non plus.

Sans utiliser toutes ces aides, la durée de vie reste néanmoins correcte. Les développeurs ont réussi à nous épargner quelques mécanismes agaçants des épisodes précédents ?– les containers à retourner visiter parce que le héros n’y trouvait rien la première fois sont absents de Runaway 3, par exemple ?– tout en gardant une difficulté générale sensiblement équivalente. Malgré tout, il me semble que Runaway a Twist of Fate est l’épisode le plus court de la série.

Visuellement, par contre, il peut sans problème prétendre être le plus beau. Encore une fois, Pendulo Games s’est surpassé et nous offre des décors dessinés à la main dans le style réalistico-cartoonesque auquel les deux premiers épisodes nous ont maintenant habitués. Ils regorgent de détails et sont un vrai régal pour les yeux. Les personnages en 3D s’y intègrent très bien et bénéficient d’animations variées.

Côté son, les musiques sont magnifiques et le doublage français est impeccable. On frôlerait le sans-faute si un vilain bug ne venait mettre son grain de sel là-dedans. De temps à autres, une réplique sautera et Brian ou Gina se mettra à répéter un bout de phrase et à en oublier d’autres. C’est assez aléatoire mais toujours désagréable quand cela arrive. Il vaut mieux jouer avec les sous-titres si l’on veut être sûr de ne louper aucun indice important.
Heureusement les développeurs se sont montrés assez réactifs, et un patch est déjà sorti qui devrait résoudre ce problème.

En conclusion :

Runaway a Twist of Fate reprend tous les éléments qui ont fait le succès de la série pour la conclure d’une fort belle manière. Il réussit l’exploit de nous raconter la fin de l’épisode précédent tout en développant une intrigue nouvelle sans s’emmêler les pinceaux. On aurait pu craindre une narration laborieuse à cause des nombreux flash-back, mais il n’en est rien. L’histoire de Runaway 3 s’apprécie comme celle d’un bon film, en plus d’être celle d’un bon jeu.

Pendulo Games a annoncé que cet épisode serait le dernier de la série, mais ce ne serait pas la première fois qu’un studio changerait d’avis et, qui sait, peut-être qu’un épisode 4 sortira un jour ?
Si la même qualité est au rendez-vous, on ne peut que le souhaiter.