Vous aimez les néons violet, la musique darksynth, le cyberpunk hardcore et le pixelart de qualité ? Bienvenu dans VirtuaVerse.

Cela dit, c''est l''heure de me confesser, car il y a quelque chose que je déteste dans les point''n''click. Non, ce ne sont pas les nombreux allers/retours, ni les déplacements très lents qui ne permettent pas de se téléporter à l''écran suivant en double-cliquant sur une sortie. Non, ce n''est pas l''impossibilité de faire apparaitre en surbrillance les éléments du décor avec lesquels on peut interagir, ou encore le manque d''indications narratives qui fait qu''à certains moment on ne sait pas trop quoi faire. Non ce n''est pas le rythme narratif en dents de scie qui fait que parfois, on trouve quand même un peu le temps long. Non, ce ne sont pas non plus les énigmes complètement fumées que même le jeu admet sa difficulté une fois résolue (véridique). Non, ce que je déteste, c''est cet élément de gamedesign qui fait que le joueur va débloquer une interaction avec un objet ou un personnage qu''il a déjà vu 1000 fois 2h plus tôt dans le jeu, uniquement dès lors qu''il aura réalisé une autre action sans aucun rapport à 15 tableaux d''écart; tous les joueurs de point''n''click verront de quoi je parle. Bienvenu dans VirtuaVerse².

Malgré tout ça, j''ai adoré VirtuaVerse. Tout l''enrobage est incroyable. L''OST est géniale. Les tableaux sont somptueux, que ce soit au niveau de la direction artistique, de la qualité de la réalisation en pixel-art, ou des animations. L''univers est fort et fait mouche grâce à sa totale cohérence. Les dialogues sont très corrects, les situations sont parfois tragiques, parfois drôles, mais jamais ennuyantes. Le scénario est passionnant malgré quelques rares passages vides. Mais surtout, et c''est finalement ce qui me fait aimer toujours plus ce genre de jeu, VirtuaVerse est un incroyable voyage.

C''est marrant, en regardant les crédits de fin, j''ai réalisé que VirtuaVerse est en fait un jeu réalisé quasi intégralement par 3 types. L''un à la musique et au scénario, respect mec. Un autre aux graphismes et aux animations, quel talent ! Et enfin un dernier à la programmation, rien à dire non plus à ce niveau, c''est propre. Sauf que... beh au final, il manque un quatrième larron ! Qui aurait pu s''occuper du gameplay ! Parce qu''il faut être réaliste, au final, ce jeu frôle le chef-d’œuvre, mais il restera cependant surement dans les mémoires comme un point''n''clik sympathique mais frustrant à cause de ses trop nombreux défauts.

Dernier détail: le jeu propose 2 modes de difficulté dont un mode ''''histoire'''' sans trop d''énigmes, autant dire que je ne l''ai pas essayé, même si j''imagine qu''il gomme pas mal des défauts sus-mentionnés. Et aussi qu''il m''aura fallut 11h30 pour en voir le bout, ce qui est 3h de plus que la moyenne de mes amis Steam, oui je parle de vous bande de cheaters ! Vous pouvez les pointer du doigt, n''hésitez pas. Puis cliquez.

VirtuaVerse est une véritable ode à l'informatique des années 80s et 90, que ce soit dans sa conception, ses graphismes, son scénario et ses énigmes. C'est désormais monnaie courante, on a ici un point'n click ''retro'' avec un pixel art de toute beauté, mettant en scène Nathan dans un futur plutôt dystopique où la réalité augmentée et la réalité virtuelle sont partout. Parti à la recherche de sa copine, il va se retrouver mêler à un gang de hackers et à un complot mondial.

Visuellement, ce Virtuaverse fait vraiment penser aux point'n click de l'époque Atari / Amiga. Et le jeu est bourré à craquer de références de cette époque : le bon vieux hardware (ahh les cartes mères, les bus ISA, les cartes son Sound Blaster, les écrans cathodiques), les démos de la scène warez, les VHS, les débuts d'internet avec les modems 33k : un vrai régal pour les nostalgiques.

Les énigmes sont également à l'honneur. Bien sûr, en tout bon point'n click qui se respecte, la majorité d'entre elle se passe par le biais d'objets à récupérer, combiner et utiliser. Mais ici et là se cachent des puzzles bien plus complexes. Mention spéciale à la cachette des Technomancers, qui nécessite que le joueur décrypte une énigme au travers d'une table ASCII !! Très ingénieux (j'avoue : j'ai du aller voir la solution pour avoir le déclic).

On peut regretter toutefois les trop grands aller-retours à effectuer d'un endroit à l'autre (notamment, à nouveau chez les Technomancers, quand il faut ouvrir la porte blindée), d'autant qu'il n'y a pas de double clic pour aller plus vite. Heureusement une carte permet de se déplacer dans les lieux principaux, ce qui accélère quelques déplacements.

Quant au scénario, il est plaisant sans toutefois casser trois pattes à un canard virtuel. Il manque même un peu de dynamisme : notre Nathan se baladera un peu partout, jamais inquiété par la police numérique (''les méchants''), et jamais réellement aidé par ses camarades qui resteront à leur base secrète.