Atroce... Quelle cruelle déception!

Après une interminable installation, on peut enfin commencer le jeu.
Graphiquement, c'est... moche. Très.
Les 3 premiers épisodes, même sur Amiga, étaient plus beaux. Oh, l'image est beaucoup plus fine qu'à l'époque, c'est certain, mais ce côté ''3DS Max à l'arrache'' pique les yeux.
La direction artistique, fabuleuse, des années auparavant, en a pris un sacré coup.
Côté gameplay, c'est pas ça non plus: les déplacements et actions sont laborieux.
On ne retrouve pas l'humour des précédents épisodes, je me suis ennuyé.....
Bref, même pas fini, loin de là, et vite désinstallé.
Le détail qui fait tâche: la doc en Comic Sans. Non, sérieux, ça le fait pas.

Quand j'ai vu que ce jeu sortait, mes souvenirs des anciens épisodes m'ont fait me précipiter dessus. Et là, c'est le drame!

J'ai mis un temps fou à me le procurer et à l'essayer, mais ça y est, j'y suis enfin ! Et... Et bien, je me régale...

Il est effectivement dans la lignée des premiers, avec, cerise sur le gâteau, une interface utilisateur très similaire aux trois premiers épisodes, c'est-à-dire, pas de sauvegarde, à proprement parler mais un code d'accès par niveau : parfait pour les nostalgiques des games oldschool... Peut-être un peu lourd à gérer pour les nouveaux venus de l'aventure, parce que concrètement, à chaque niveau réussi, vous est fourni un code d'accès pour le niveau suivant, qu'il faut noter quelque part et ne pas perdre pour reprendre sa progression... La touche esc ne sert qu'à quitter le jeu, et pour l'inventaire, c'est le clic droit en permet l'accès.

Je redoutais pour ma part un peu le passage à la 3D, mais il est plutôt réussi, même si les graphismes restent un peu polygonisés, les couleurs peu attractives parce qu'un peu ternes, et les textures sont pas toujours très réussies ; l'avantage reste qu'il ne réclame pas de ressources aberrantes et peut tourner sur pas mal de configurations, même les plus limitées, ce qui est non négligeable. Toujours par rapport à la 3D, on reste sur une 2D avec une impression de relief : les décors sont fixes (pas de changement d'angle de camera), les personnages s'y déplacent fluidement : pas de bug gênant jusqu'à présent.

Toujours au niveau de la forme, chaque niveau fourmille de petites animations amusantes, que ce soit ces personnages non-joueurs qui animent le décor de façon conviviale, tel le squelette dans la mine dont j'ai trouvé les expressions tordantes, ou que ce soit les personnages que l'on contrôle qui interagissent avec leur environnement sur des animations plutôt fun, comme Tchoup avec sa plante carnivore...

Les énigmes ne sont pas particulièrement difficiles, et restent plutôt cohérentes dans l'ensemble comme par exemple utiliser une cuillère pour ouvrir un bocal à cornichon ; leur logique permet à tous les joueurs, même assez peu expérimentés en matière de jeu d'aventure d'avoir plaisir à les résoudre. Il y a peu d'éléments actifs dans les décors, ce qui évite d'être bloqué des heures durant sur le même tableau. La difficulté est progressive d'ailleurs, mais reste parfaitement agréable.

J'aime beaucoup la façon dont le surnaturel se mêle au réel, comme dans l'énigme des crânes à faire parler du troisième tableau : on retrouve là l'ambiance des premiers épisodes, que j'adorais (comme lorsque Blount se transformait en loup-garou la tête dans un seau troué, ou comme lorsque les trois premiers gobelins se rendaient dans un monde sous-terrain où ils étaient poursuivis par un squelette...)

Je trouve le maniement des trois personnages moins lourd à gérer que dans le précédent opus, Goblins 3 où Chump le perroquet était parfois une vraie plaie à manipuler sur certains tableaux délicats (comme la taverne) à cause de sa lenteur. Ici, Tchoup gère l'inventaire, Stucco utilise sa force brute pour tout problème qui se présente à lui (ce qui donne lieu à nombre d'animations plutôt cocasses), et Perluis génère de la magie grâce à un bâton à l'instar d'Ooya dans le dernier opus de la série. On retrouve le principe de la coopération entre eux pour avancer dans le niveau, comme lorsqu'on utilise Stucco pour frapper une tête de dragon, ce qui soulève la queue de la bête et le personnage qu'on y aura au préalable placé accèdera au niveau supérieur du tableau... Ce principe a toujours été le point fort de la série, et ne prend pas une ride avec ce nouvel opus.

Les musiques sont sympathiques, et pas trop saoûlantes, même si le gros défaut est l'impossibilité de régler le volume sonore de la musique séparément par rapport à celui des bruitages, car ce dernier se retrouve noyé dans la masse, et c'est un peu dommage. Heureusement leur diffusion n'est pas continue.

Comme dans les deux premiers opus, la langue parlée par les gobelins est plutôt mystérieuse ; lire les sous-titres s'avère impératif pour prendre connaissance du but de chaque tableau.

Les bruitages sont plutôt toonesques dans leur ensemble et donnent une petite touche humoristique aux tableaux très agréable.

Que dire de plus ?

Argh, il n'y en a pas assez ! ! !

C'est le défaut majeur du jeu : les 16 tableaux sont vite achevés et on reste carrément sur sa faim. Reste qu'on aura parcouru un univers jovial, qui met de bonne humeur, qui fatigue un peu les neurones mais pas trop, et qui... Réclame une suite : au travail, M'sieur Gilhodes !