Je trouve au contraire la fin parfaite. Imaginez-vous à sa place (en vérité, vous y étiez !) et demandez-vous par quel moyen réaliste vous auriez pu rebrousser chemin... Le bateau ? Il ne fait le voyage que tous les dix ans si mes souvenirs sont bons... Le train ? Kaput, le train. Conclusion ? La fin du voyage est la fin en soi (dans tous les sens du terme). Pour être plus clair, il n'y a pas de retour pour Kate, et elle le savait intimement depuis Aralbad lorsqu'elle a pris sa décision de poursuivre l'aventure.
Ce genre de chute sans compromis est devenu une denrée très rare dans les jeux vidéo, c'est dommage que la plupart des gens considère une fin ouverte comme un non-aboutissement... Sur le forum de Microïds, on a même pu se rendre compte à maintes reprises que la fin de Syberia 2 et sa possible implication mettait un grand nombre de personnes mal à l'aise et, de ce fait, les rendait aigries. Tant pis... Sokal n'affirme jamais que Kate va crever de froid, seule sur son île transsybérienne (même si c'est son sort le plus probable). Il laisse au spectateur "acteur" le soin de se forger son propre scénard. C'est là, je crois, la marque d'un grand auteur qui assume jusqu'au dernier moment la singularité de son oeuvre -- je parlerais volontiers de French Touch, mais rendons aux Belges ce qui leur appartient
Maintenant que Benoît a levé l'ancre pour fonder son propre studio, le problème ne se pose plus vraiment puisqu'il a suggéré que White Birds n'excluait pas de participer avec Microïds à un troisième volet des aventures de Kate -- je ne doute pas que pour des raisons commerciales, il portera le titre Syberia 3 bien qu'il n'aura vraisemblablement rien à voir avec la Sybérie ou même les Voralberg...