Pas de problème Morphée, Catherine attend ta réponse quand tu pourras. Mais aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres. C'est la Saint Gontran.
Exceptionellement je mets une suite avant que Morphée n'ai répondu à Catherine. Je l'ai fabriquée en vitesse et je vous demanderais d'être indulgents.
C’est aujourd’hui la Saint Gontran et Bérengère souhaite faire un cadeau à son amoureux. Elle sait que Gontran est un amateur de belles peintures et elle est partie faire les galeries d’arts et salles d’exposition.
Elle n’y entend rien et ne voudrait pas se faire refiler une croûte. Gontran est connaisseur et il le verrait du premier coup d’œil. Elle n’a d’autre choix que de se fier à son intuition féminine.
Elle élimine les petites boutiques poussiéreuses et sélectionne 3 galeries réputées. Sa stratégie est de faire croire qu’elle est experte. Elle va observer les tableaux et laisser parler le vendeur.
Première galerie
Le vendeur s’avance le sourire au beau fixe.
- Madame regarde un réel chef-d’œuvre. C’est un véritable Delacroix. C’est pour faire un cadeau ? On voit tout de suite que vous êtes une connaisseuse. C’est la pièce rare de ma galerie. C’est le "radeau de la méduse" la pièce maîtresse de l’artiste. Pensez donc, je l’ai refusé au Sultan de l’Emirat Daigout. Vous comprenez, je ne veux pas que ce joyaux quitte le pays.
Il fera merveille dans votre château. Vos invités seront admiratifs et ainsi votre nom sera cité dans tous les salon du royaume. Vous hésitez ?
Allons, Un tableau historique est normalement tentant. Il qualifie un esthète.
Deuxième galerie
Le vendeur reste derrière son bureau et observe la visiteuse. Au bout d’un quart d’heure, il se décide à se lever.
- Vous admirez un chef-d’œuvre. C’est le "repas de noce de Bruegel l’ancien". J’ai l’exclusivité des tableaux étrangers. J’ai des acheteurs qui viennent de tout le royaume. Pas plus tard que hier j’ai vendu la "tour de Babel" du même artiste. C’est le dernier Bruegel qui me reste. Comme on ne trouve rien en France, alors ça obsède naturellement.
Troisième galerie
Le vendeur surgit de nulle part et fait sursauter bérengère.
-Madame, vous êtes devant l’affaire du siècle. C’est l’œuvre d’un peintre totalement inconnu, mais sur qui je fonde les plus grands espoirs. La jeune femme qui lui a servie de modèle s’appelle Dona Laya, et lui c’est un Italien qui se nomme, je crois, Leonardo Da Vinci. S'il est ici, dans ma galerie c’est que son propriétaire en a hérité et que ce n’est pas sa tasse de thé. Non, lui, il préfère les impressionnistes. Il est actuellement en prison pour contrefaçon bien qu’il ne reconnaisse pas son forfait. Monsieur admire Degas et il nie copier Hennequin impunément, Noble amie.
Bérengère sort en vitesse pour échapper au bavardage du vendeur. Elle s’assied dans une taverne pour faire le point. Elle a bien enregistré tout ce qu’ont dit les trois vendeurs, mais lequel des 3 tableaux n’est pas une copie ?
Bérengère doit se fier à son intuition, mais vous, vous détenez une preuve irréfutable vous permettant de désigner le tableau de Maître.
