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L'Île Noyée Une enquête de Jack Norm
Développeur White Birds
Éditeur Micro Application
Distributeur Micro Application
Date 04 oct 2007
Genre Enquêtes
Vue 3e personne 2.5 D
Série Jack Norm
Compatibilité Windows XP / Vista / Windows 7 / Windows 8
Plateforme(s) PC
Gameplay Point & Click
Test par Heimdall
Benoît Sokal, auteur de bande dessinée dont la renommée n’est plus à faire (il est notamment l’auteur des aventures de l’inspecteur Canardo) fait son entrée dans le monde des jeux vidéos avec L’Amerzone. Le jeu remportera un succès d’estime, mais c’est avec les deux opus de Sybéria que Sokal se fera vraiment un nom sur la scène vidéoludique. Il fonde alors son propre Studio de développement, White Birds Production, et réalise Paradise. L’Île Noyée est son cinquième jeu.

Une île perdue en pleine tempête. Le milliardaire Walter Jones a fait construire un gigantesque hôtel sur l’île de Sagorah dans lequel il a réunit toute sa famille pour leur faire une annonce importante. Peu de temps après l’arrivée de ses invités, il sera retrouvé mort par son avocat, sur une plage au pied d’une falaise appelée le Belvédère de la Tortue. Accident ou assassinat ? Ce sera à Jack Norm, l’inspecteur de police envoyé sur les lieux, de mener l’enquête.

L’avocat de Walter Jones, ses trois petits enfants et leurs conjoints respectif, un autochtone et sa fille, et l’architecte de la tour, en tout, dix suspects que l’inspecteur Norm devra cuisiner afin de comprendre le fin mot de l’histoire. Et comme dans toute bonne enquête qui se respecte, personne n’est au dessus de tout soupçon, chacun ayant des raisons de vouloir la mort du milliardaire. Le climat est lourd. Dans tous les sens du terme, puisque la tempête fait rage sur l’île et menace de devenir ouragan.
Le scénario de l’Île Noyée est donc des plus classique et on retrouve les grands codes du roman policier à la Agatha Christie.

L’enquête se déroulera sur plusieurs jours, et le joueur aura le choix entre deux modes de jeu : Aventure ou Contre la Montre. En mode Aventure, vous pourrez prendre tout votre temps pour résoudre l’enquête. En mode Contre la Montre, en revanche, vous aurez un certain nombre de mandats à remplir avant la fin de la journée en cours, et si vous n’y parvenez pas, vous perdrez la partie (Je reviendrais sur la notion de mandat un peu plus loin). Un facteur de stress supplémentaire, qui viendra apporter un peu de piment pour les amateurs.
Préférant prendre mon temps, je n’ai testé que le mode aventure. Mais les différences ne concernent que l’écoulement du temps, et le test devrait être assez représentatif des deux modes de jeu malgré tout.

"Bienvenue dans le Personal Police Assistant." Pour résoudre l’enquête, Jack Norm devra remplir treize mandats. Un mandat est en fait une question du type : « Qui était sur le les lieux du crime ? » à laquelle le joueur devra répondre en apportant des preuves. Celles-ci pouvant être une empreinte, une photo, une preuve matérielle, un document ou encore la déclaration d’un suspect. Vous aurez souvent plusieurs mandats en même temps, et la résolution de ces derniers ne se fera pas forcément dans l’ordre où ils se présenteront.
Vous trouverez une quantité assez impressionnante d’indices, et tous ne seront pas forcément des preuves potentielles. Ce sera à vous de faire le tri.
Heureusement, l’inspecteur Norm est équipé d’un PPA (Personal Police Assistant), un ordinateur portable équipé du nec plus ultra en matière de logiciel de soutien à l’enquête.

Le PPA se divise en trois grandes parties. Dans la première, vous aurez la liste de tous les suspects, avec leur état civil, leurs liens avec la victime, et un rappel des éléments à charge et à décharge (qui se mettra à jour au cours de l’enquête). C’est également dans cet écran que vous pourrez voir en temps réel où se trouve chaque suspect, car ceux-ci ne resteront pas sagement en place pendant la durée de l’enquête. L’hôtel étant très grand, c’est une option très appréciable.

C’est dans la seconde partie du PPA que vous résoudrez les mandats. Vous saurez le nombre d’indices nécessaire pour les remplir, ainsi que leur type (par exemple, pour le premier mandat, il vous faudra une photo et une déclaration). Une barre de progression vous indiquera s’il vous reste des indices à trouver. Si elle est remplie, c’est que vous les avez tous en votre possession. Ne croyez pas que cela rende le jeu trop facile. Bien au contraire, ces aides vous éviterons de perdre trop de cheveux car certains mandats seraient bien compliqués sinon.

Toujours dans la seconde partie, se trouve le comparateur de preuves, au nom explicite. Il vous permettra de comparer deux empreintes ou de savoir si deux fragments d’objets correspondent, par exemple.
Enfin, la troisième partie du PPA est un puzzle dont chaque pièce correspond à un mandat. C’est ici que vous choisirez celui que vous désirez remplir dans la seconde partie.

La tête et les jambes… Mais le PPA ne fera pas l’enquête à votre place, et les indices, ce sera à vous de les trouver. Pour cela, il vous faudra arpenter les 22 étages de l'hôtel, et ses alentours. Les déplacements se font à la souris, comme dans un point & click traditionnel.
Nous touchons ici à l’un des plus gros défaut du jeu. Jack Norm n’est pas rapide, et même s’il peut courir, les déplacements deviennent vite fastidieux, et les allers-retours nombreux. C’est à ce moment là que vous serez heureux d’avoir la localisation des suspects dans le PPA, ce qui évite d’avoir à les chercher. On aurait cependant préféré pouvoir se déplacer automatiquement d’un étage à un autre via un plan.

Les dialogues prennent une place importante dans l’enquête. Ces derniers sont bien écrits, les répliques sonnent juste et le doublage est d’excellente facture. Le jeu d’acteur est particulièrement convaincant.
Par contre certaines répliques sont répétitives. Je pense surtout aux questions de l’inspecteur Norm, qui aurait gagnée à être formulée de plusieurs façon, étant donné qu’il les pose à dix personnes à chaque fois.

Jack devra fouiller chaque écran minutieusement à la recherche d’indices, mais aussi d’objets plus classiques, tels que des clefs ou des outils. L’une de ses première tâche sera de se procurer de quoi prendre des empreintes, car s’il est équipé du nec plus ultra en matière d’ordinateur portable, l’inspecteur n’a pas pensé à apporter du matériel plus traditionnel. Ces énigmes, qui mettent à contribution l’inventaire, pourront parfois poser des difficultés, notamment parce que les objets ne sont pas toujours faciles à discerner dans le décor.

… les yeux et les oreilles. Pour peu que vous ayez déjà joué un jeu de Benoît Sokal, vous ne serez pas surpris d’apprendre que l’île Noyée est visuellement magnifique. D’emblée, l’arrivée sur l’île sous la tempête, avec les palmiers qui se balancent sous le vent et la pluie, dans une teinte orangée du plus bel effet, vous en mettra plein les yeux ; Chaque écran est un petit tableau.
Les personnages sont un peu en deçà, surtout en gros plan lors des dialogues, mais s’intègrent bien dans le paysage.

Concernant l’environnement sonore, j’ai déjà évoqué la qualité du doublage. Les bruitages ne sont pas en reste. Par contre, les musiques se font peut-être un peu trop discrètes. Elles restent agréables, mais pas inoubliables.

Mais qui a tué Walter Jones ?

L’Île Noyée a assez d’atout pour séduire les amateurs d’enquête policière ainsi que les fans de Sokal, à condition toutefois qu’ils ne s’attendent pas à retrouver les mêmes sensations qu’en jouant à Syberia, par exemple.
Benoît Sokal a cherché à faire un jeu différent de ce qu’il avait réalisé auparavant, et de ce point de vue là, on peut dire qu’il a réussit son coup : L’Île Noyée est un bon jeu d’enquête.